mardi 8 mai 2018

Lettre de réponse à Charles Baudelaire


Filippo Brienza, Italie (niveau B1)

Louvain-la-Neuve, le 26 avril 2018
 
Cher Monsieur Baudelaire,
 
Je vous écris à propos de votre pamphlet « Pauvre Belgique ». Je crois que vous avez commis une erreur en jugeant Bruxelles et ses habitants si durement et je voudrais vous expliquer pourquoi.
 
Pour commencer, je trouve que ce que vous dites sur la grisaille de la cité peut être vrai, mais ça c’est une caractéristique de toutes les villes du centre-nord de l’Europe, où le printemps n’arrive jamais et l’été est quelque chose qui  réchauffe l’âme seulement en rêve.  Mais c’est pour cela qu’on doit regarder plus loin, écouter plus loin et sentir plus loin. Plus loin que la mocheté des bâtiments bruxellois, plus loin que l’absence de jardins et de fleurs, et plus loin que l’odeur qui régnait dans les rues. Bruxelles est une cité unique, pas jolie, je suis d’accord avec vous, mais bien sûr exceptionnelle. Bruxelles est une cité qui vit et respire comme vous et moi. Elle est une dame qui était plus pauvre que sa sœur parisienne, sans beaucoup d’argent pour acheter les vêtements les plus beaux, pour se maquiller et se pomponner, mais elle n’a jamais renoncé à jouer de la musique dans ses rues. 
Je comprends qu’il peut ne pas être très évident, toutefois il faut savoir très bien voir et écouter pour comprendre la beauté bruxelloise. On sait que cette sensibilité dont je parle n’est pas pour tout le monde, et la vie parisienne peut provoquer la cécité  ou la surdité de l’âme, mais maintenant je vous écris vraiment pour vous aider à réveiller votre vue et votre ouïe qui étaient si bonnes dans le passé.
 
Donc, je vous invite à me suivre à travers les ruelles, petites et pleines de gens, qui arrivent à la Grand Place, magnifique et fière, riche d’histoire, le lieu par excellence où tous se mélange. Suivez-moi à travers les Galeries Royales, je veux vous défier de gouter un macaron et de me dire que vous le trouvez horrible. Marchez avec moi jusqu’au la Cathédral de Saint Michel et admirez sa façade. Goutez un thé dans un des salons de thé arabes de Bruxelles Midi et buvez une bière au Delirium Café, vous pouvez choisir, ils ont plus de mille sortes de bières et on peut rencontrer des gens qui viennent de tout le monde et qui boivent et parlent tous ensemble en anglais, français, néerlandais, espagnol, portugais, on peut toujours participer à des conversations intéressantes. Mais ce n’est pas fini, on peut continuer avec un diner au Cirio, ou un concert à l’Ancienne Belgique, ou encore il y a toujours des jazz cafés avec des artistes incroyables. Mais si vous préférez, on peut aller chez mes amis qui vivent à Saint Gilles, ils nous ont invités pour passer une soirée ensemble, car, vous voyez, les Belges ne sont pas des gens snobs, au contraire des parisiens.
J’espère que ce petit tour imaginaire pourrait vous aider à comprendre mieux la beauté bruxelloise. Je trouve qu’il y a deux adjectifs qui décrivent parfaitement ce sentiment : Bruxelles est dramatique et romantique. Pour la fadeur de ses bâtiments qui, toutefois, ont les bandes dessinées le plus drôles sur leurs murs, pour la musique jusqu’au matin à Ixelles, pour les gens belges qui mettent les shorts même si le ciel pleure tout le temps.  Je pourrais continuer, mais je vous laisserai le temps pour réfléchir et revoir votre opinion.
 
Finalement, j’espère que cette lettre vous persuadera de changer votre idée de Bruxelles.
Merci pour l’avoir lu.
 
Cordialement,
 
Filippo Brienza

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire