Filippo Brienza, Italie (niveau B1)
Louvain-la-Neuve,
le 26 avril 2018
Cher Monsieur Baudelaire,
Je vous écris à propos de votre pamphlet
« Pauvre Belgique ». Je crois que vous avez commis une erreur en
jugeant Bruxelles et ses habitants si durement et je voudrais vous expliquer
pourquoi.
Pour commencer, je trouve que ce que vous dites
sur la grisaille de la cité peut être vrai, mais ça c’est une caractéristique
de toutes les villes du centre-nord de l’Europe, où le printemps n’arrive
jamais et l’été est quelque chose qui
réchauffe l’âme seulement en rêve. Mais c’est pour cela qu’on doit regarder plus
loin, écouter plus loin et sentir plus loin. Plus loin que la mocheté des
bâtiments bruxellois, plus loin que l’absence de jardins et de fleurs, et plus
loin que l’odeur qui régnait dans les rues. Bruxelles est une cité unique, pas
jolie, je suis d’accord avec vous, mais bien sûr exceptionnelle. Bruxelles est
une cité qui vit et respire comme vous et moi. Elle est une dame qui était plus
pauvre que sa sœur parisienne, sans beaucoup d’argent pour acheter les
vêtements les plus beaux, pour se maquiller et se pomponner, mais elle n’a
jamais renoncé à jouer de la musique dans ses rues.
Je comprends qu’il peut ne pas être très évident,
toutefois il faut savoir très bien voir et écouter pour comprendre la beauté
bruxelloise. On sait que cette sensibilité dont je parle n’est pas pour tout le
monde, et la vie parisienne peut provoquer la cécité ou la surdité de l’âme, mais maintenant je
vous écris vraiment pour vous aider à réveiller votre vue et votre ouïe qui étaient
si bonnes dans le passé.
Donc, je vous invite à me suivre à travers les
ruelles, petites et pleines de gens, qui arrivent à la Grand Place, magnifique
et fière, riche d’histoire, le lieu par excellence où tous se mélange.
Suivez-moi à travers les Galeries Royales, je veux vous défier de gouter un
macaron et de me dire que vous le trouvez horrible. Marchez avec moi jusqu’au la
Cathédral de Saint Michel et admirez sa façade. Goutez un thé dans un des
salons de thé arabes de Bruxelles Midi et buvez une bière au Delirium Café,
vous pouvez choisir, ils ont plus de mille sortes de bières et on peut
rencontrer des gens qui viennent de tout le monde et qui boivent et parlent
tous ensemble en anglais, français, néerlandais, espagnol, portugais, on peut
toujours participer à des conversations intéressantes. Mais ce n’est pas fini,
on peut continuer avec un diner au Cirio, ou un concert à l’Ancienne Belgique,
ou encore il y a toujours des jazz cafés avec des artistes incroyables. Mais si
vous préférez, on peut aller chez mes amis qui vivent à Saint Gilles, ils nous
ont invités pour passer une soirée ensemble, car, vous voyez, les Belges ne
sont pas des gens snobs, au contraire des parisiens.
J’espère que ce petit tour imaginaire pourrait
vous aider à comprendre mieux la beauté bruxelloise. Je trouve qu’il y a deux
adjectifs qui décrivent parfaitement ce sentiment : Bruxelles est
dramatique et romantique. Pour la fadeur de ses bâtiments qui, toutefois, ont les
bandes dessinées le plus drôles sur leurs murs, pour la musique jusqu’au matin
à Ixelles, pour les gens belges qui mettent les shorts même si le ciel pleure
tout le temps. Je pourrais continuer,
mais je vous laisserai le temps pour réfléchir et revoir votre opinion.
Finalement, j’espère que cette lettre vous persuadera
de changer votre idée de Bruxelles.
Merci pour l’avoir lu.
Cordialement,
Filippo Brienza
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