vendredi 9 décembre 2011

Une fois de plus (logo-rallye)

Ecrit par Katharina Rank (Allemande, LFRAN1405, objectif B2)

Une fois de plus je sors, un jour nouveau, mais ce n'est qu'un autre jour avec toujours la même quête pour mon pain.


Roger Somville, Le clochard d'Avignon ou la nuit du chien


Je pars à l'aube, encore dans l'obscurité. Puis le soleil se lève et ses premiers rayons éclairent mon chemin. Sa lumière m'encourage à continuer mon errance à travers la foule des hommes sur les quais de la gare. Ils sont comme des arbres. Attente immobile, leur regard vide, indifférent.

Au milieu d'eux une vieille femme, petite, avec un visage tout ridé et des vêtements vieillots, saupoudrés. Elle m'offre un sourire, un petit sachet de pralines et s'en va sans aucun mot.

Je continue ma quête, ma lutte quotidienne jusqu'au soir où je m'assoupis dans un coin du hall de la gare.

Au moment du réveil une question me tourmente. La rencontre avec la dame au regard lumineux, est-ce que c'était qu'un rêve ?

Au fond de ma poche je trouve une petite ficelle qui fermait le sachet de pralines.

Je la garde précieusement.

Interview de Natalie, la responsable d’Apides-ASBL.

réalisé par Shambhu et Cécilia (groupe LFRAN 1301, Objectif B1)


Introduction : L’Apides-ASBL est une activité sociale financé par le Région Wallonne. Madame Natalie est la responsable de cet organisation de Louvain la Neuve. Cela a établé en novembre 2008. C’est vraiment de la formation a une publique plus féminin. C’est une école mais concrète. C’est situé juste à Terrasse des Ardennais, Louvain la Neuve.

Pendant l’interview, nous avons demandé quelques questions spécifiques á madame Natalie sur son avis de la vie quotidienne et sur ses activités à Louvain-la-Neuve.

 Nous vous présentons un sommaire de l’interview

Sur la vie quotidienne à Louvain-la-Neuve :
Elle nous a dit que :
Elle est née à quatre kilomètres de LLN et elle a grandi avec LLN dans les travaux, donc elle est un enfant de Louvain-la-Neuve. Elle a  connu le bulldozer de Louvain-la Neuve et voilà elle a connu la première boutique, la première rue, les premières étudiants. Donc, elle est chez elle. Elle habite dans le centre d’Ottignies et de Louvain-la Neuve. Elle est vraiment contente de venir pour travailler à Louvain-la-Neuve. Elle croit qu’elle peut voir l’évolution de l’ambiance à Louvain-la-Neuve,  mais elle pense que les week-ends sont tristes parce qu’il n’y a pas de personne, les étudiants rentrée à la maison, tout est ferme. C’est devenu de plus en plus une ville qui repese toutes les nationalités de tous les âges. Mais, malheureusement, elle trouve qu’il y a un peu trop d’alcool.

Leur réponse sur les activités dans cet organisation :
Elle pense que il y a plein de sources de motivation, comme récupérer des vêtements qui vont aller à la poubelle et de donner des services pour le gens qui veulent acheter pas cher. Elle vend tous les type de vêtements, pour les hommes, les enfants, des lignes pour la maison, les drapeaux du lit, les chaussures. Elle nous a dit que les vêtements sont moins chers parce que ils sont de seconde main, ils ont déjà utilisé, ils ne sont pas neuf. Elle ne prend pas de profit, c’est juste pour payer le loyer, l’électricité et  de l’eau.

On a aussi demandé leur employée et elle nous a dit qu’elle est très contente de travailler dans l’organisation.

Le conseil qu’elle donne a les gens en général c’est : « Qu’ils viennent acheter chez nous, apprendre chez nous et qu’ils viennent s’amuser a Louvain-la-Neuve. »

Merci,

Shambhu et Cecilia

vendredi 2 décembre 2011

L'héroïsme ordinaire

écrit par Jessica Young (Néo-zélandaise, LFRAN1401, Objectif B2)
Il gît à plat ventre. Il n’y a aucun bruit, sauf la respiration profonde des autres. Il n’est que six heures le matin, ce sera une très longue journée comme toutes les autres ; mais aucune journée n’est la même que la précédente. On ne sait jamais à quoi s’attendre. De temps en temps, il pense que peut-être ce serait mieux de vivre au jour le jour, de ne pas avoir trop d’espérances.
Il est entouré de ses camarades, qui sont tous dans la même position que lui. Personne ne bouge. Il a le doigt sur la gâchette de son lourd fusil, mais il n’a pas le désir de la presser. L’après-midi, il se traîne par terre dans les marécages boueux avec les vêtements trempés et pesants. Il a mal aux pieds car il n’a pas eu l’occasion de changer de chaussettes depuis huit jours.
Aujourd’hui, comme la veille, était une journée horrible. Il a vu tomber autour de lui de nombreux camarades ; les ennemis ont bombardé partout. Il ne pouvait rien faire ; en plus il a dû les laisser afin de s’enfuir et de trouver une cachette. Plus tard, il a trouvé le plus grand coquelicot du champ pour le placer sur le corps d’un ami. Il n’a pas fermé l’œil de la nuit, à force d’entendre le bruit continu de la mitraille. Il a peur tout le temps, mais il est courageux, et il faut continuer jusqu’à la fin de cette guerre déroutante.
Il n’est pas un homme, ni un militaire de carrière, il n’est qu’un garçon de dix-sept ans qui s’est engagé pour lutter pour son pays.  Chez lui, sa mère s’inquiète chaque minute, et il manque à sa sœur de dix ans qui ne comprend pas la raison pour laquelle il est à l’étranger. Il y a deux mois il avait joué aux cartes avec elle, et lui avait raconté des plaisanteries pour la faire rire. Elles lui manquent encore plus.
Je ne connais pas son nom, ni son histoire. Il ne me connaît pas non plus, mais il a combattu pour moi. Il a lutté pour mon pays, un pays qui n’est pas le sien en risquant de mourir. C’est un héros, comme d’autres qui ont œuvré pour la liberté et pour nos droits. Ils étaient parfois solitaires, mais ils ont fait preuve de solidarité, confrontés à des situations périlleuses à chaque minute.
Il a fait des actes héroïques quotidiennement, en soutenant ses camarades, en travaillant sans penser à lui-même, en ne renonçant jamais. Je me souviendrai toujours de lui ; l’homme qui a été sacrifié à l’illusion que la guerre peut mettre fin à la guerre.

Les Anges de la Boue

écrit par Tommaso De Zan (Italien, LFRAN1401, Objectif B2)
Le mardi 4 novembre 2011 dernier demeurera dans l’histoire de Gênes l’un des jours les plus tragiques de sa longue et merveilleuse histoire. Une inondation jamais vue a atteint la ville la plus grande de la Ligurie et l’a transformée en enfer. En regardant les images à la télévision ou sur internet, je ne suis pas arrivé à reconnaître la ville où se trouve l’un des plus beaux aquariums du monde. La beauté de ses monuments, la particularité de ses petites ruelles et la majesté de son port, tout est submergé par des litres et des litres d’eau. C’est exactement l’eau, réseau d’inestimable valeur pour la Ligurie et pour Gênes en particulier, qui le 4 novembre a décidé de trahir son alliée naturelle. Le bilan de l’inondation, qui ne frappe pas seulement la ville mais toute la Ligurie en général, est désolant: seize morts, dont six habitaient dans la même rue qu’une de mes copines  Erasmus, Elena.
 
Elle est rentrée chez elle le weekend de l’inondation puisqu’elle voulait fêter son anniversaire avec sa famille et ses meilleurs amis. De tout son weekend, elle a obtenu qu’une pizza et une tarte avec sa sœur et sa meilleure amie parce qu’elle n’a jamais réussi à arriver à Gênes. C’est mieux que rien, mais les attentes d’un weekend en Italie étaient clairement différentes.  Parfois le destin décide de se moquer de toi et devient plus cruel qu’un ami qui te laisse tomber. La voir avec le souris le lundi après son retour m’a complètement choqué. Si j’avais été elle, j’aurais invectivé contre tout le monde. Mais je ne veux pas parler seulement d’Elena, même si par son esprit et force de volonté je l’ai considérée comme une sorte d’héroïne.
  De toute façon, ce qui m’a le plus étonné pendant ces jours ont été les figures des Anges de la Boue. Qui sont-ils ces Anges? Ce sont des garçons et des filles tout à fait normaux qui étudient ou travaillent régulièrement à Gênes. Lorsqu’ils ont vu la catastrophe qui a déchiré leur ville, ils ont décidé de descendre dans la rue et de commencer à déblayer toute la Boue répandue. Ils ont travaillé durant six ou sept heures par jour, sans évidemment être payés, ou sans obtenir de crédits  par leurs facultés. Ils voulaient seulement aider leur ville et ses citoyens. Ces garçons et filles sont ceux de la génération facebook (la mienne), accusés et maltraités par les adultes et les medias. On nous accuse de rester toujours devant l’ordinateur et vivre dans un monde d’apparences et de superficialités. On nous accuse d’être fainéant ou « bamboccioni » si bien qu’on demeure à la maison jusqu’à trente ans parce qu’on ne veut pas quitter ses commodités. Mais en même, on ne parle pas de taux de chômage chez le jeunes qui est parmi les plus élevés d’Europe (29%) et les règles dans le marché du travail qui empêchent une juste compétition entre générations. C’est vrai qu’on a beaucoup de fautes à ce propos. Souvent on n’est pas des bourreaux de travail et on essaye de trouver des raccourcis. L’université chez nous n’est pas envisagée comme un endroit de formation, mais plutôt comme une période de vacance de trois ou cinq ans.  Un jour j’étais en train de parler avec une fille de Gênes à l’égard de l’université. Elle était un an et trois mois en retard sur son Baccalauréat. Je lui ai demandé pourquoi elle était si en retard. J’ai pensé que c’était une question normale et légitime. Elle m’a répondu, très fâchée, que j’étais vraiment désagréable. Celle-ci est la mentalité italienne.
   Mais, en même temps, notre génération est capable de gestes comme ceux des Anges. L’action de ces jeunes a été spontanée et naturelle. Ils se sont organisés à travers facebook, le moyen contesté et mal compris par les adultes. Ces jeunes ont démontré que l’Italie, même si elle demeure « un pays pour les personnes âgées », ne peut et ne doit pas nous considérer comme la cinquième roue du carrosse. Nous sommes un réseau indispensable et nous pouvons le démontrer.
  Gênes a bien compris l’importance de l’action des Anges. Durant deux ou trois jours la ville était pleine d’enseignes lumineuses: « Gênes remercie les Anges de la boue ». Un petit geste, sûrement apprécié par ces garçons et ces filles qui se sont efforcés rendre moins dramatique l’enfer de la semaine passée. L’action des Anges a redonné un peu d’espérance à un pays épuisé et paradoxalement cette action concrète provient de personnes accusées de vivre dans le monde digital et irréel de la toile. Tout ceci s’est passé pendant que les adultes s’insultaient au Parlement et n’arrivaient pas à s’accorder quant à une solution concrète en faveur de l’intérêt national, nonobstant la crise économique. C’est aussi grâce à l’action de ces jeunes qu’éventuellement l’Italie deviendra un jour « un pays pour les vieilles et les jeunes générations aussi».