mercredi 20 mars 2019

Histoire criminelle

Elisa Casarin (Italie, objectif B2)


« Il s’était levé brusquement, excédé, à trois heures du matin, s’était rhabillé, avait failli sortir sans cravate, en pantoufles, le col du pardessus relevé, comme certaines gens qui promènent leur chien le soir ou le matin de bonne heure. Puis, une fois dans la cour de cette maison qu’il ne parvenait pas, après deux mois, à considérer comme une vraie maison, il s’était aperçu, en levant machinalement la tête, qu’il avait oublié d’éteindre sa lumière, mais il n’avait pas eu le courage de remonter. »

 
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Il s’est acheminé vers la rue principale, dans la nuit froide, en laissant derrière lui sa maison. Les premières lueurs de l'aube illuminaient la ville déserte et le silence régnait partout, seulement le bruit de l’eau de la Seine faisait de ce silence anormal une réalité. « Avec ce calme je pourrais même oublier la raison pour laquelle je suis en train d’errer à trois heures du matin » a-t-il pensé alors qu’il se dirigeait vers les berges de la Seine.
            La rivière se présentait comme d’habitude: un lieu tranquille, calme, sans personne. C’était seulement lui et la Seine, mais il pouvait percevoir que quelque chose n'allait pas: des frissons de peur le secouaient et des gouttes de sueur lui perlaient au front. Pendant qu’il pensait aux mesures à prendre, un chat noir a traversé la rue devant lui et un cri meurtri, horrible a déchiré le silence. Dans sa peur panique, il a commencé à courir comme un détraqué en cherchant un endroit sûr pour se réfugier.
            Moins de dix minutes plus tard il se trouvait au port Rouen Vallée de Seine et, en se sentant en sécurité, il a repensé aux circonstances qui l’ont conduit à fuir de sa maison. La nuit d’avant il avait trouvé, devant sa porte, un carillon et un message qui était composé de grosses lettres, probablement pris d’un journal. Le message disait « Quand le carillon sonnera, l’heure de ta mort aura sonné. C’est trop tard pour nous rembourser l’argent ». Il avait souvent maudit le jour où il avait demandé un prêt et, quand le carillon avait sonné cette nuit à trois heures, il s’était enfui de sa maison pour se sauver d’une mort certaine.
            Malgré tout « je n’aurais pas dû choisir le port pour me réfugier » a-t-il pensé car il se sentait observé et suivi. Tout d’un coup, une ombre massive l’a heurté, et avec deux coups de couteau dans le dos, l’a tué.
Ensuite les assassins ont jeté le corps dans la Seine pour effacer les preuves du meurtre. Ils sont allés à la maison du petit tailleur, et en cassant la fenêtre, sont entrés pour prendre l’argent équivalent au prêt. Quand les hommes étaient en train de sortir de la maison, l’un d’entre eux a regardé une photo qui représentait l’homme mort, et a dit

« - Adieu, petit tailleur…
Et ils fermèrent les portes à clef en s’en allant ».