jeudi 21 décembre 2017

Engagez-vous avec Don Pino Puglisi



Don Pino Puglisi est né le 15 septembre 1937 et décédé en 1993 à Brancaccio, dans la périphérie de Palerme. À seulement 16 ans il entra au séminaire. Le 29 septembre 1990, il fut nommé curé à Brancaccio, un quartier dirigé par la mafia des frères Graviano. Il a essayé toute sa vie de libérer les enfants vivant dans la rue avec des activités et des jeux pour leur faire comprendre qu’on peut être respecté même sans être mafieux. Le jour de son 56e anniversaire, il a été tué avec plusieurs coups de feu dans la nuque. Reconnu comme un martyr de la mafia, il est aujourd’hui béatifié. 
 


   « Je pense souvent à une question que ma grand-mère m’a posée. C'était Noël. Elle était dans la cuisine en train de préparer son gâteau spécial. Comme chaque année, j'ai essayé de lui faire révéler sa recette secrète. Cette fois-là, elle m’a prise par surprise. Elle était très inquiète pour moi et elle m'a répondu qu’elle me la dirait seulement si je lui disais ma recette pour gagner contre la mafia. À ce moment-là, j’ai été incapable de lui répondre, mais aujourd'hui j'aimerais qu'elle soit ici pour pouvoir le lui dire.

Je m’adresse à vous parce que j’ai besoin de votre aide pour faire renaître ce quartier. En premier lieu, je pense qu’il est nécessaire de parler, sans rester indifférents. Dans notre ville, il y a beaucoup de jeunes presque abandonnés à eux-mêmes, qui passent leur temps dans la rue où ils apprennent la déviance et la violence. J'ai découvert qu'ils cherchent seulement quelqu'un qui leur parle honnêtement. 
  
Toutefois les mots ne suffisent pas. Un témoin doit aussi prendre des risques. Pour pouvoir les conquérir, on doit proposer des activités concrètes, à travers lesquelles ils découvrent qu’ils ont des désirs, des intérêts, et qu’ils peuvent avoir une vie différente. Je sais que quand je les exhorte à se tourner vers les institutions, quand j'essaie de les soustraire aux drogues et aux vols, quand je réalise des projets, je dérange les familles mafieuses de ce pays. Ils me menacent mais ensemble on sera plus forts.

Enfin, je suis certain que la chose la plus importante c’est l’amitié. On doit toujours orienter notre vie vers l’amitié. Elle est le terrain sur lequel le jeune peut construire sa personnalité, grâce à laquelle il apprend qu'il peut exister une forme de respect différente de la mafieuse.

Amis, grand-mère, voilà ma recette pour gagner contre la mafia. On doit commencer par les plus jeunes, en les aidant à croire en leurs idéaux et à faire confiance aux autres. Ils doivent cesser d’être un instrument des puissantes familles de ce pays. Ensemble, nous sommes plus qu'eux et nous pouvons le faire.

Je n’ai pas peur. Je souris et je n’abandonnerai jamais. »

Texte écrit par Stefania Gugliemi, Italie, dans le cadre du cours LFRAN1401 (B2) 

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