écrit par Miriam Barrera (Chili, expression écrite B2, LFRAN 1404)
Je m'appelle Miriam Barrera et je suis née
au Chili, un long et étroit pays de l'Amérique du Sud. Ma langue d'origine est
l'espagnol. C'est une belle langue, poétique et ludique. L'espagnol a été,
pendant plusieurs années, la seule langue que j'ai parlée, que j'ai lue...bref,
la seule langue que je comprenais et par laquelle je pouvais m'exprimer. Cela
pourrait paraître un peu étonnant dans un contexte multiculturel et, en
conséquence, multilingue comme celui-ci. Mais, c'est vrai ! En fait, j'oserais
dire que dans mon pays et en Amérique Latine, en général, les gens peuvent
passer toute sa vie sans apprendre une autre langue que l'espagnol. C'est la
langue officielle d'une grande partie du continent. Cependant, il y a déjà
presque deux ans, que la situation que je viens de décrire a changée pour moi.
La possibilité de continuer mes études dans un pays européen m'a permis
d'élargir mon horizon linguistique et étant donné que Belgique a été le pays de
destination, ma deuxième langue est donc aujourd'hui le français.
Par rapport à l'utilisation de ces langues dans la vie
quotidienne (y compris la vie familiale) et dans la vie professionnelle,
j'utilise tant l'espagnol que le français. Normalement, l'espagnol est réservé
aux conversations et les échanges avec nos familles et nos amis chiliens;
également, à la vie familiale quoique - maintenant - mon fils parle presque
exclusivement en français ou en « frañol »
(une sorte de mélange entre l'espagnol et le français très amusant). Par
ailleurs, j'utilise le français dans toutes les activités ordinaires et
académiques, par exemple : quand je dois faire des courses, quand je dois
parler à l'école de mon fils, ou simplement quand je suis dans la rue ou à l'université.
Bien que la vie académique ait des exigences assez différentes de la vie
quotidienne l'une et l'autre impliquent, dans mon cas, un effort et un
investissement important de temps, de travail et de courage.
Ce qui est étonnant, par rapport à ce que je viens de dire,
c'est la facilité avec laquelle mon fils a appris cette nouvelle langue. De
toute façon la manière dont j’ai décidé d’apprendre le français m’a permis
d’aller au-delà de ce qui au début j’ai pensé. En fait, j’ai organisé des
activités académiques, j'ai contacté d'autres personnes, j'ai pu traduire un
texte et gagner petit à petit la confiance nécessaire pour aller encore plus
loin.
Il est surprenant de constater comment l’incorporation d’une
nouvelle langue, dans ce cas le français, transforme ou reconfigure la
perception des choses. Pour moi, il y a toujours des choses nouvelles à nommer,
à connaître et des choses qui restent hors du domaine de ce que je peux
exprimer. Cependant, je préfère interpréter cela plus comme un défi qu’un obstacle
à surmonter. Mais, je suis consciente
que cette manière dont j’ai entrepris l’apprentissage d’une langue (le
français) et que je me suis encouragé pour apprendre une autre (l’anglais) a
été possible grâce à l’expérience interculturelle que nous (moi et ma famille)
avons vécue ici, à Louvain-la-Neuve.
Je voudrais, aujourd’hui, apprendre d’autres langues pour le
plaisir de m’exprimer en différents registres, pour comprendre d’autres formes
d’organiser et de nommer le monde, pour partager expériences de vie et
connaissances diverses, pour écrire des articles, pour avoir de nouveaux amis…Finalement, pour enrichir mon
« regard des choses » et « le regard » de mon fils.
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