jeudi 8 décembre 2016

Une réaction au poème Enivrez-vous de Charles Baudelaire


Par Marianna Proietti, Italie (B1)

"J’aime ce poème parce que souvent nous sommes trop concentrés sur nos occupations et sur le temps dont nous avons besoin pour les faire, parce que nous oublions de regarder tout autour de nous et d’apprécier tout ce qui nous entoure. Nous oublions ce que c’est de ressentir des émotions, suivre nos sensations sans penser, sans utiliser la tête. Seulement se délaisser à ce que notre Cœur nous dit. Nous ne devons pas être esclaves du temps et de l’anxiété. Nous devons Vivre."


ENIVREZ-VOUS
Il faut être toujours ivre, tout est là ; c'est l'unique question. Pour ne pas sentir l'horrible fardeau du temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve.
Mais de quoi? De vin, de poésie, ou de vertu à votre guise, mais enivrez-vous!
Et si quelquefois, sur les marches d'un palais, sur l'herbe verte d'un fossé, vous vous réveillez, l'ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez au vent, à la vague, à l'étoile, à l'oiseau, à l'horloge; à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, demandez quelle heure il est. Et le vent, la vague, l'étoile, l'oiseau, l'horloge, vous répondront, il est l'heure de s'enivrer ; pour ne pas être les esclaves martyrisés du temps, enivrez-vous, enivrez-vous sans cesse de vin, de poésie, de vertu, à votre guise.
(In Les petits poèmes en prose)

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