Texte écrit par Erika Scuderi (Italie) dans le cadre du cours LFRAN1401 (B2)
Elle s’appelle Heidi, elle a 13 ans et elle
est ma petite chienne. Heidi a été sauvée par mon frère quand elle
avait 10 mois : elle était liée par sa laisse au rétroviseur d’une voiture qui
roulait vite, en la traînant sur la chaussée. Depuis qu’elle fait partie de notre famille
elle a toujours été reconnaissante, jusqu’au moment où elle nous a rendu la
faveur en sauvant mon père.
"C’était une soirée comme les autres, j’étais
en dessous de la table en attendant que quelqu’un me donne de la nourriture en
secret. Habituellement papa me sert quand tous les autres ont terminé de manger
et commencent à débarrasser la table. Il prend un petit biscuit pour moi et me
le donne comme si c’était un dessert. Cette soirée-là, toutefois, papa était plus
fatigué que d’habitude et, quand maman s’est retirée, il lui a donné un bisou
et est allé dormir. J’étais un peu déçue mais je suis partie avec lui parce que
moi aussi j’étais fatiguée, la vie d’un chien n’est pas si facile : il faut
être toujours attentif aux dangers (surtout vu que Lucky, mon petit frère de 6
ans qu’Erika a trouvé il y a quelque années, est un peu étourdi... bref).
Je me suis couchée sur le coussin que papa
avait mis à côté du lit quand il a vu que je le suivais. Je l’ai tendrement
regardé en le remerciant pour les caresses qu’il était en train de me faire et,
finalement, je me suis endormie. Il
faisait encore nuit quand je me suis réveillée. « Papa ? Papa t’es bien ?
Pourquoi tu respires comme ça ? ». Je m’étais à peine relevée quand j’ai vu que
papa se touchait la poitrine, mais il ne pouvait pas réveiller maman parce
qu’il dormait encore. En enfreignant toutes les règles, je me suis lancée sur
le lit, j’ai donné des bisous à papa et maman pour les réveiller et j’ai aboyé
désespérément jusqu’à ce que maman se réveille et comprenne tout.
Chers lecteurs, je vous raconte cette histoire
parce que je voudrais vous faire comprendre qu’en sauvant un chien de la rue,
on se sauve nous-mêmes. Je vous raconte cette histoire aussi parce que quand
papa est revenu à la maison, après trois semaines passées à l’hôpital à cause
de l’infarctus qu’il a eu cette nuit-là, il m’a dit que si je n’avais pas
réveillé maman, il ne se serait jamais plus réveillé.
Je voudrais vous faire comprendre qu’en sauvant
un chien, vous serez aimé inconditionnellement pour toute la vie, il vous en
sera toujours reconnaissant. En outre, vous l’arracherez d’une mort certaine
: il peut faire trop froid pour nous ;
quelque fois on ne trouve pas la nourriture ; il y a des jours où les adolescents
jouent avec nous en nous lançant des pierres ou en nous brûlant. D’autres fois,
en revanche, arrive quelqu’un pour nous donner un biscuit, de l’eau et une
maison. Ces fois-là quelqu’un arrive pour nous donner une vie meilleure. Et si
cela n’est pas suffisant pour vous convaincre, pensez au bien que ce geste peut
faire, pensez à l’exemple que vous donnerez aux autres, à vos enfants, à vos
amis.
Vous, chers lecteurs, vous pourriez sauver un petit chiot abandonné ou un
vieux toutou, vous pourriez être les « parents » de quelqu’un qui un jour, ou
tous les jours, sauvera vos vies."
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