Il s’agit d’un film à petit budget mais avec un grand caractère et où l’on voit beaucoup de talent. Il ne correspond pas au stéréotype de films espagnols car il s’agit d’un film d’action.
Il raconte l’histoire d’un jeune homme, Juan, qui, soucieux de faire bonne impression dans son nouveau poste dans une prison de haute sécurité, se rend à la prison un jour avant son entrée en fonction, et malheureusement il se retrouve au cœur d’une mutinerie. Il n’y a qu’une seule option de survie qui s’offre à lui : il doit se faire passer pour un prisonnier, dans le but de se rapprocher petit à petit du leader de l’insurrection et essayer de résoudre la bagarre de la manière la plus pacifique possible. Cela entraine un jeu de dupes et la méfiance se met en place. Cependant, l’affaire prend un tour politique quand les membres de l’ETA sont retenus en otage, et les efforts de l’état pour sauver la vie de Juan sont vains. C’est à cause de cela que l’histoire prend un tour inattendu, et finalement notre héros prend le parti des prisonniers.
La prise de position du film s’avère très originale, d’autant plus que, pour une fois, l’action est vue du côté d’un condamné de telle façon que le réalisateur réussit à mettre le public du côté des méchants. Ce changement d’angle donne une richesse spéciale au film et nous fait voir les événements d’un point de vue différent.
D’autre part, le directeur ne fait pas une exposition des faits trop longue, ce qui lui permet de dévoiler rapidement les pièces de son échiquier, et il réussit de cette façon- ci à captiver le spectateur dès les premières minutes du film. Le suspense et la tension sont maintenus du début à la fin du film, et les nombreux rebondissements parviennent à maintenir l’attention du public.
Monzón choisit un décor simple, puisque toute l’histoire se déroule entre les murs du module d’isolement des prisonniers les plus dangereux. Malgré cela, ce n’est pas un problème pour le spectateur, qui réussit de ce fait à faire partie de l’émeute.
Le film est traité pratiquement comme du cinéma vérité, même s’il s’agit d’une fiction, et le portrait de la prison fait froid dans le dos. Cela est possible grâce au casting parfaitement bien choisi du directeur, qui donne chaire aux personnages et qui réunit les pires « gueules » du cinéma espagnol pour interpréter des prisonniers. En effet, on retrouve des grands acteurs espagnols tels que Carlos Bardem, Luis Zahera ou Antonio Resines qui incarnent leur rôle à la perfection et réussissent à rendre l’histoire crédible. Mais c’est le duo en tête d’affiche qui met en relief la vraisemblance de la situation. D’une part, on retrouve Alberto Ammann, acteur révélation du film, qui joue parfaitement son rôle de fonctionnaire innocent au début, mais aussi celui d’assassin qui découvre la peur viscérale et la frontière entre le bien et le mal. D’autre part, on retrouve l’excellente représentation de Luis Tosar dans le rôle du terrifiant assassin « Malamadre ». Son physique puissant et sinistre est amplifié par son interprétation magistrale du personnage.
Pour conclure, le film cellule211 est le résultat d’un metteur en scène talentueux, une histoire originale, un décor simple mais bien choisi, et surtout une histoire pleine de rebondissements et d’intrigues avec des interprétations incroyables. En un mot : un chef d’œuvre du cinéma espagnol.
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