Histoire criminelle
Elisa Casarin (Italie, objectif B2)
« Il s’était
levé brusquement, excédé, à trois heures du matin, s’était rhabillé, avait
failli sortir sans cravate, en pantoufles, le col du pardessus relevé, comme
certaines gens qui promènent leur chien le soir ou le matin de bonne heure.
Puis, une fois dans la cour de cette maison qu’il ne parvenait pas, après deux
mois, à considérer comme une vraie maison, il s’était aperçu, en levant
machinalement la tête, qu’il avait oublié d’éteindre sa lumière, mais il
n’avait pas eu le courage de remonter. »
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Il s’est acheminé vers la rue
principale, dans la nuit froide, en laissant derrière lui sa maison. Les
premières lueurs de l'aube illuminaient la
ville déserte et le silence régnait partout, seulement le bruit de l’eau de la
Seine faisait de ce silence anormal une réalité. « Avec ce calme je pourrais
même oublier la raison pour laquelle je suis en train d’errer à trois heures du
matin » a-t-il pensé alors qu’il se dirigeait vers les berges de la Seine.
La
rivière se présentait comme d’habitude: un lieu tranquille, calme, sans
personne. C’était seulement lui et la Seine, mais il pouvait percevoir que
quelque chose n'allait pas: des frissons de peur le
secouaient et des gouttes de sueur lui perlaient au front. Pendant qu’il
pensait aux mesures à prendre, un chat noir a traversé la rue devant lui et un
cri meurtri, horrible a déchiré le silence. Dans sa peur panique, il a commencé à courir
comme un détraqué en cherchant un endroit sûr pour se réfugier.
Moins
de dix minutes plus tard il se trouvait au port Rouen Vallée de Seine et, en
se sentant en sécurité, il a repensé aux circonstances qui l’ont conduit à fuir
de sa maison. La nuit d’avant il avait trouvé, devant sa porte, un carillon et
un message qui était composé de grosses lettres, probablement pris d’un
journal. Le message disait « Quand le carillon sonnera, l’heure de ta mort aura
sonné. C’est trop tard pour nous rembourser l’argent ». Il avait souvent maudit
le jour où il avait demandé un prêt et, quand le carillon avait sonné cette
nuit à trois heures, il s’était enfui de sa maison pour se sauver d’une mort
certaine.
Malgré
tout « je n’aurais pas dû choisir le port pour me réfugier » a-t-il pensé car
il se sentait observé et suivi. Tout d’un coup, une ombre massive l’a heurté,
et avec deux coups de couteau dans le dos, l’a tué.
Ensuite les
assassins ont jeté le corps dans la Seine pour effacer les preuves du meurtre.
Ils sont allés à la maison du petit tailleur, et en cassant la fenêtre, sont
entrés pour prendre l’argent équivalent au prêt. Quand les hommes étaient en
train de sortir de la maison, l’un d’entre eux a regardé une photo qui
représentait l’homme mort, et a dit
« - Adieu,
petit tailleur…
Et ils
fermèrent les portes à clef en s’en allant ».
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