Texte écrit par Vanina Cristaudo (Argentine) dans le cadre du cours LFRAN1301
En avril 1922 naissait Brunetto Bianco à San Domenico, un
petit village dans les Apennins (région des Abruzzes). Il était le quatrième
enfant d’une famille de sept frères. Il a vécu en Italie jusqu'à l'âge de seize
ans. Puis il a émigré en Libye après la création de l’Empire colonial par le
gouvernement Mussolini, où il était obligé de s’enrôler. Plus tard, il a été
capturé par les soldats américains. Il a passé en captivité trois longues
années, qui le marquèrent pour la vie. En 1946, entre mille difficultés il a pu
finalement retourner à sa maison. Il y a retrouvé un pays détruit, réduit en
décombres. Malgré cela il ne s’est pas découragé, et pour aider sa famille
restée au seuil de la pauvreté la plus absolue, il a émigré en Belgique,
adhérant ainsi aux accords italo-belges du charbon. Par conséquent, il est
devenu l’un des mineurs à la mine de Marcinelle. Soucieux des conditions de
sécurité pour les mineurs, il a décidé de quitter ce travail et aussi la
Belgique. D’ailleurs quelques années plus tard, cette mine fut le théâtre d’un
très grave incendie qui se propagea le long de ses galeries, tuant 262 mineurs
dont 136 italiens. C’est une des plus grandes tragédies de tous les temps,
connue sous le nom de « catastrophe du Bois du Cazier ».
Il est retourné au
pays, cette fois avec un peu d'argent en poche. Plus tard, il a émigré en
Amérique du Sud, où de nouvelles difficultés se présentèrent, mais encore une
fois il n’a pas jeté l’éponge.
En 1950 il arrivait au port de Buenos Aires avec
seulement une valise en carton pleine de rêves et d'espoirs d'une vie
meilleure. Il souhaitait une vie sans les horreurs de la guerre et de la
famine. L’Argentine a réalisé ses plus grands désirs. Dans ce pays, il était
possible de se marier et de fonder une famille pour celui qui le souhaitait.
Un jour de 1976, par hasard, il était passé par Monte
Hermoso. C’est là qu’il a voulu vivre le reste de sa vie. Nul ne sait les
vraies raisons de son choix, mais j’aime penser que dans ce lieu il a
finalement trouvé cette tranquillité que nous recherchons tous et que seulement
quelques-uns trouvent.
J’ai rencontré un homme extraordinaire. Cet homme était
mon grand-père maternel.
Je tiens à remercier mon frère Alfredo pour ses
recherches détaillées sur la vie de notre grand-père, sans lesquelles sa
mémoire aurait été perdue.
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