Cher Charles,
Après avoir lu ton dernier ouvrage, “Pauvre
Belgique”, j’ai été saisi par le désir de répondre à tes impressions avec des
arguments sur ce que la Belgique est pour moi aujourd'hui.
Tout d’abord, je dois dire que la première
chose qui m’a frappé, a été la description des odeurs propres à chaque lieu que
tu as visités. Ton texte en donne une liste admirable: le chou aigre à Paris; la
rose, le musc ou l’huile de coco dans les iles tropicales, etc.; mais surtout,
le savon noir à Bruxelles.
Dans cette citation du savon noir, on présente la
signification d’un pays né d’un caprice de l’histoire, destiné à rester
demi-frère des grandes nations européennes. Inutile de dire que je ne suis pas
d’accord.
Pour ma part, lorsque je goûte les odeurs qui remplissent les
endroits belges que j’ai visités, je pense aux chocolateries de Bruges, aux
friteries de Bruxelles, ou bien à l’odeur aigre et salé qu’on trouve dans le
port d’Anvers. Mais celle que je connais le mieux est celle de Louvain-la-Neuve,
où souvent ruisselles de la bière mélangée à la pluie, et les flaques d’eau
reflètent le changement de couleur du ciel, et tout est jeune, nouveau, clair.
Dans tes lignes se rencontrent des physionomies humaines vagues,
sombres, endormies. En revanche, de mon expérience, j’ai vu des visages et
des couleurs les plus variées, de sorte que la diversité et les différences sont
un valeur et non l’inverse. Que dire sur les vies? Propres et bien rangées, et
certainement pas irrégulières.
Finalement, je dirais que tu as jugé la Belgique avec les yeux d’un bohémien
parisien du XIXe siècle, strict et exigeant.
Moi, je suis venu ici en tant qu’étudiant du sud du Continent, dans le
troisième millénaire, et donc j’ai rencontré un autre pays: ouvert, vivant,
multiculturel. Pas plus le demi-frère, mais plutôt exemple à suivre pour
l’Europe à venir.
Francesco De Marzo.
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