Héros de la lutte anti-mafia et
anti-corruption dans l’Italie des années 1990, Giovanni Falcone a prouvé par
son travail et son courage que l’on pouvait s’attaquer à Cosa Nostra. Réputé
pour être un juge anti-mafia, il est l’instigateur, avec Paolo Borsellino, du
procès dit de Palerme de 1987. 475 accusés, dont Toto Riina, sont jugés à ce
procès. Cinq ans après, Giovanni Falcone est violemment exécuté par la mafia
sicilienne pour avoir voulu créer une brigade anti-mafia : sa voiture explose
sur l’autoroute, sa femme et trois de ses gardes du corps perdent également la
vie.
« Demain on va écrire une page d’histoire très
importante, pas seulement pour l’Italie, mais pour le monde entier. Le procès
qui se tiendra à la cour d’assise de Palerme, représente le dernier essai de
notre pays de se libérer de la criminalité organisée. Nous avons travaillé très dur, pour réussir à
trouver les criminels, découvrir où ils se cachaient, reconstruire leurs
déplacements et leurs contacts ; et je suis sûr que la justice fera son
travail.
Mais maintenant je ne veux pas vous parler de ce qui
se passera demain. Indépendamment de la décision des juges, c’est notre
mentalité qui doit changer. Nous ne devons pas observer les choses de
loin ; Il faut que nous commencions à être plus actifs, à participer à
cette lutte, de laquelle personne ne veut parler. Cela ne
veut pas dire que tout doit se passer comme ça.
Seulement quand il s’agit de
retrousser les manches et de commencer à changer, il y a un prix à payer. Et
c’est là que la grande majorité préfère se plaindre plutôt que faire. Je sais que vous avez peur,
je vous comprends. Mais l’important est savoir vivre avec sa peur et ne pas se
laisser influencer par elle.
Si on ne commence pas à en parler vraiment, les choses
ne changeront jamais. La mafia est loin d’être invincible ; c’est un fait
humain et, comme tous les faits humains, elle a un début et elle aura aussi une
fin. Voilà pourquoi notre pays a besoin des héros quotidiens, qui aient le
courage de parler, de dénoncer ce qu’ils ont subi, pour que ce problème
n’affecte plus les générations à venir.
C’est seulement un espoir, mon désir personnel. Mais
je connais la force de volonté de mon pays et de ses habitants, et je suis sûr
que, à l’avenir, il y aura une Italie sans peur et libre de la criminalité. »
Texte écrit par Kevin Finotto (LFRAN1401, niveau B2)